Jean-Christophe Baud, un musicien enraciné en Savoie
Musicien né en Savoie (province du Chablais), Jean-Christophe Baud est diplômé du Conservatoire de Genève, ancien directeur d’orchestres d’harmonie, il possède plus de 35 ans d’expérience dans la musique traditionnelle des Pays de Savoie.
Spécialiste du cor des Alpes et passionné par l’orgue de barbarie, il s’investit dans la transmission du patrimoine musical savoisien à travers des animations, des concerts et vous propose d’animer vos évènements, qu’ils soient publics, privés ou professionnels, en pays de Savoie et pourrait étudier toutes les propositions pour s’exporter au-delà.
Il intervient régulièrement lors de festivals, fêtes de village et événements patrimoniaux en Savoie et Haute-Savoie.
Il joue sur un cor des Alpes Gérald Pot et tourne la manivelle d’un orgue de barbarie Jean-Paul Erman.
L’Orgue de Barbarie : Histoire et fonctionnement
Instrument mécanique populaire, l’orgue de barbarie accompagne depuis plusieurs siècles les musiciens ambulants dans toute l’Europe, et notamment en Savoie et Haute-Savoie, où il contribue à faire vivre les musiques traditionnelles populaires.
L’histoire documentée de l’orgue de barbarie débute au XVIe siècle. Le plus ancien modèle encore fonctionnel se trouve au château de Salzbourg, daté de 1502. Dès ses débuts, cet instrument s’impose comme un symbole d’innovation sonore et de divertissement populaire.
Le fonctionnement moderne de l’orgue de barbarie s’inspire de l’invention des cartes perforées de Joseph Marie Jacquard, présentée à l’Exposition universelle de Paris en 1801, initialement pour les métiers à tisser. Appliqué à la musique au milieu du XIXe siècle, ce système permet d’enregistrer des mélodies longues et complexes.
Les orgues de barbarie mécaniques et pneumatiques se développent fortement en France à partir du milieu du XIXe siècle. Ils sont omniprésents dans les rues, portés ou roulés par des musiciens parfois savoyards, qui diffusent les airs du moment aux passants.
Ce n’est qu’à partir de 1890 que les érudits savoisiens commencent à collecter et publier les chansons traditionnelles populaires, jouées notamment sur orgue de barbarie.
À partir des années 1955, la radio et la télévision supplantent les orgues de rue. L’instrument disparaît presque dans les années 1960, avant de revenir dès les années 1980 grâce à des passionnés et facteurs d’orgue comme Jean-Paul Erman, qui perpétuent un artisanat unique.
Le Cor des Alpes : Tradition et sonorité
Symbole sonore des montagnes, le cor des Alpes traverse les siècles comme instrument de communication, de rassemblement et de célébration. Sa pratique contemporaine s’inscrit dans la préservation des musiques traditionnelles de Savoie et Haute-Savoie.
Le territoire savoisien était habité par le peuple celte des Allobroges, auquel fait référence le célèbre Chant des Allobroges, composé en 1856 par Joseph Dessaix. Cet hymne régional célèbre la liberté et les racines culturelles de la Savoie, dans lesquelles le cor des Alpes s’inscrit symboliquement.
Dès le XVIIe siècle, on trouve la trace de musiciens ambulants savoisiens, souvent porteurs de cornemuses, vielles à roue ou trompes, jouant dans les rues de Paris. Le cor des Alpes, bien que rustique, participe à cette tradition d’itinérance et de musique en plein air.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, la Savoie connaît une riche tradition de danses (scottishs, polkas, quadrilles) accompagnées d’instruments traditionnels, dans laquelle le cor des Alpes est souvent utilisé comme soliste ou pour ponctuer les rassemblements.
Comme beaucoup d’instruments traditionnels, le cor des Alpes connaît un recul au cours du XXe siècle, avant d’être redécouvert par les musiciens du renouveau folk et les défenseurs du patrimoine immatériel savoisien.
Aujourd’hui, il est régulièrement joué en Haute-Savoie comme en Savoie, dans le cadre d’animations culturelles, de festivals de musiques alpines et d’événements touristiques en montagne.
